La sophrologie, une alliée pour les enfants neuroatypiques

par | Oct 24, 2023

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Selon les derniers chiffres de l’INSERN, on compterait 5 à 7 enfants par classe d’enfants neuroatypiques. Parmi eux, nombreux sont ceux présentant des troubles des apprentissages.

Qu’est-ce que la « neuroatypie » ?

La neuroatypie s’exprime par un fonctionnement cognitif différent de celui des personnes « typiques ».

Ce terme regroupe les personnes porteuses de trouble(s) du spectre autistique (TSA), les multiples troubles DYS (dyslexie, dyscalculie, dysorthographie…) et les personnes porteuses d’un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H). Certaines études classent également le fonctionnement des enfants à haut potentiel intellectuel (HPI) dans la neuroatypie.

Troubles des apprentissages et troubles DYS

Les troubles DYS sont des troubles du neurodéveloppement, liés à un dysfonctionnement de certains circuits neuronaux.

Ils peuvent affecter une ou plusieurs fonctions cognitives : langage oral ou écrit, compétences en calcul, coordination des gestes.

Ils apparaissent souvent dans l’enfance et le degré de sévérité est variable d’une personne à l’autre. On peut parler de « handicap invisible » qui persiste dans le temps. Le trouble ne disparaît pas à l’âge adulte, ce dernier va trouver des stratégies d’adaptation pour compenser ses difficultés.

Ces troubles vont impacter non seulement la vie scolaire, la capacité à apprendre, à acquérir de nouvelles connaissances mais aussi la vie sociale, les loisirs (les activités sportives, l’apprentissage de la musique, les jeux collaboratifs) et l’état émotionnel. On estime qu’ils touchent plus de 5 enfants par classe.

Liste et définitions des troubles

TROUBLEDEFINITION
DYSPHASIETrouble du langage oral
DYSLEXIETrouble de la lecture
DYSORTHOGRAPHIETrouble de l’expression écrite
DYSPRAXIETrouble du mouvement intentionnel et de la coordination motrice chez l’enfant
DYSGRAPHIETrouble de l’écriture
DYSCALCULIETrouble de l’accès à la numération
TDAHTrouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité
Trouble dysexécutifTrouble dans les capacités à anticiper, planifier, organiser, mener à bien une action
Source « Dyslexie France »

Presque la moitié des enfants porteurs d’un trouble présente un autre trouble associé. On parle alors de comorbidité. Par exemple, un enfant dyslexique pourra être également dysorthographique.

Les fausses croyances : comment sont perçus les enfants neuroatypiques par leur entourage ?

L’entourage dit souvent d’eux que ce sont des enfants :

  • Paresseux, qui ne font pas d’efforts
  • Déroutants, incompréhension d’eux
  • Manquant de maturité
  • Peu soigneux
  • Dérangeant leurs camarades, perturbateurs
  • Sont « dans la lune »

Quelles difficultés rencontrent-ils au quotidien ?

Ces enfants sont confrontés à de véritables défis au quotidien et ont besoin d’un accompagnement spécifique et de soutien. Un enfant neuroatypique a un mode de fonctionnement cognitif différent et cela peut avoir des conséquences sur son comportement.

Chaque trouble a ses spécificités, chaque enfant est unique, avec ses besoins et ses spécificités propres mais on peut trouver des similitudes dans certaines difficultés.

Par exemple, les devoirs sont souvent une source de stress. Les méthodes de travail des enfants « typiques », non porteurs de ces troubles ne sont pas adaptées, le matériel n’est pas non plus toujours pertinent. Les enfants fournissent beaucoup d’efforts, mais les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous. L’enfant est découragé, n’a plus envie d’apprendre, les parents sont épuisés et ne savent plus quelle technique utiliser.

Dans certains cas, les troubles impactent les aptitudes à communiquer, à comprendre et intégrer, mémoriser les informations et consignes, à lire et écrire, à compter et calculer, à rester attentif et concentré.

Cela provoque de la fatigue, des lenteurs. L’enfant peut souffrir de maux de tête fréquents.

La gestion du matériel est parfois difficile notamment pour la dyspraxie et le TDA/H : positionnement du crayon, de la règle, tenue du compas. Il peut y avoir des douleurs, des crispations dans le poignet ou les doigts.

Ils provoquent aussi des difficultés de communication, de réussite (performances irrégulières, échecs), d’intégration sociale.

Ces obstacles ont, sur le vécu de l’enfant, des conséquences psychologiques et émotionnelles : anxiété, Impulsivité/agressivité dans certains cas, hypersensibilité émotionnelle et sensorielle, perte de confiance en soi, baisse de l’estime de soi, difficultés dans les relations sociales. L’enfant peut se sentir frustré, triste, en colère.

Quelle prise en charge ?

Des dépistages en milieu scolaire ont lieu en principe dès la maternelle par le médecin scolaire qui peut déjà repérer certains signaux d’alerte.

Des bilans auprès de professionnels viendront évaluer la présence ou non du trouble. Il est nécessaire de savoir que le diagnostic du TDAH ne peut être posé que par un médecin (neuropédiatre ou pédopsychiatre).

Les évaluations peuvent se faire en libéral auprès de neuropsychologues, neuropédiatres ou dans des centres spécialisés.

Une prise en charge pluridisciplinaire entre les professionnels de santé, paramédicaux (psychomotricien, orthophoniste, ergothérapeute…) et l’école permettra un suivi mieux structuré pour l’enfant.

Pourquoi proposer la sophrologie aux enfants neuroatypiques ?

La sophrologie peut trouver une place intéressante dans l’accompagnement de l’enfant porteur de troubles du neurodéveloppement. Elle peut aider ces enfants à plusieurs niveaux.

S’agissant d’une méthode visant à harmoniser le corps, l’esprit et les émotions, elle offre une approche douce, naturelle, bienveillante et accessible pour que ces enfants s’épanouissent et retrouvent un mieux-être au quotidien.

Mais qu’est-ce que la sophrologie ?

La sophrologie est une méthode psychocorporelle dont l’objectif est d’élargir sa conscience, développer sa présence à soi-même et améliorer son bien-être.

Créée dans les années 1960 par un neuropsychiatre colombien, le Docteur Alfonso Caycedo, la sophrologie combine différents outils d’inspiration orientale et occidentale. Selon son étymologie, la sophrologie vient du grec :

  • « SOS » qui veut dire l’harmonie, l’équilibre
  • « PHREN » qui veut dire la conscience, l’esprit
  • « LOGOS » qui veut dire science, étude

C’est donc « l’étude de l’harmonie de la conscience ».

La pratique régulière de la sophrologie permet d’identifier ses sensations, de se reconnecter à soi, d’activer ses ressources intérieures pour retrouver un mieux-être au quotidien.

La sophrologie dispose de 3 moyens :

  • La respiration contrôlée : elle permet de réguler ses émotions, stimuler ses ressentis et retrouver de l’apaisement
  • Le relâchement musculaire : les exercices appelés « relaxations dynamiques » permettent de libérer les tensions physiques
  • La visualisation : la visualisation d’images positives permet d’imaginer des situations de façon positive ce qui aura un impact sur la prise de conscience des capacités de l’enfant et son potentiel

La personne qui pratique la sophrologie retrouve progressivement un équilibre.

La sophrologie pour les enfants atypiques

Les enfants neuroatypiques ont des difficultés qui leur sont propres et les sophrologues spécialisés pour accompagner ce public adaptent leur pratique selon les besoins de chaque enfant.

La sophrologie va aider l’enfant tout d’abord grâce à l’apprentissage d’une respiration consciente à se détendre et mieux gérer ses émotions.

Les exercices de respiration sont proposés sous forme de jeux avec du matériel ludique et pratique, afin que l’enfant puisse se les approprier facilement et les reproduire au quotidien avec envie.

Les visualisations guident les enfants dans des projections de situations agréables, positives grâce aux ressources. Elles peuvent être adaptées selon les difficultés que l’enfant rencontre au quotidien pour lui proposer des situations où il sera en réussite. Le sophrologue s’appuiera sur les ressources personnelles de l’enfant pour favoriser les sentiments de confiance et de sécurité.

Les effets positifs

Diminution du stress

Les enfants atypiques sont particulièrement sensibles au stress, à l’anxiété, notamment face aux imprévus. Ils perdent parfois leurs moyens durant les évaluations par peur de se tromper.

Grâce aux mouvements doux de relâchement musculaire et à la respiration, et à un travail sur soi en relaxation profonde à travers des images positives, l’enfant parviendra à mieux gérer son stress, ses émotions en écoutant ses ressentis. Le stress peut en effet aggraver les symptômes et affecter l’humeur.

La sophrologie va leur permettre d’avoir à leur disposition des outils pratiques pour réguler le niveau de stress et apprendre à s’apaiser. La mise en place d’exercices ritualisés les aidera à poser des repères pour faire face à des situations qu’ils ne connaissent pas qui pourraient être anxiogènes.

Meilleure gestion des émotions

Un travail en profondeur est effectué sur les émotions. Comment apprendre à se canaliser quand c’est la tempête émotionnelle à l’intérieur de soi et que l’on ne sait pas ce qui nous arrive ?

Lorsque l’enfant est débordé par ses émotions, lui dire « CALME-TOI ! » est inaudible pour lui.

Il est nécessaire de lui apprendre tout d’abord à :

  • identifier son émotion (une émotion pouvant en cacher une autre, voire plusieurs) et la verbaliser
  • comprendre comment cette émotion se manifeste en lui (mal au ventre, chaleur, tensions dans le corps, respiration plus rapide, gorge nouée… sont des exemples de ces manifestations, de sensations désagréables que l’enfant peut repérer) 
  • accueillir son émotion : elle est là, elle me traverse, je ne vais pas nier que cette émotion est présente en moi

Seulement ensuite des techniques peuvent être mises en place pour agir sur ses sensations désagréables et retrouver un état de mieux-être.

La sophrologie va l’aider dans cette régulation émotionnelle : l’enfant sera à l’écoute de ce qui se passe en lui ; au fur et à mesure de l’accompagnement, avec la répétition des exercices, ses perceptions seront plus fines, il repérera plus facilement les signes de l’émotion qui arrive.

Petit à petit, il saura alors mettre en place les outils qu’il aura appris et intégrer en lui pour calmer le système nerveux et retrouver de l’apaisement.

Amélioration de la concentration, de la mémorisation, de la planification

Les enfants neuroatypiques sont souvent sensibles aux stimuli extérieurs (visuels, auditifs, olfactifs…), ce qui peut engendrer des difficultés de concentration. Des techniques de pratiques de l’attention, de focalisation peuvent accompagner les enfants dans l’amélioration de leur concentration, favoriser les temps de réflexion et limiter l’impulsivité.

La répétition des mouvements et des exercices lui permettra de travailler sa concentration sur une tâche spécifique et sa mémoire. Les techniques de visualisation l’aideront à améliorer la mémoire à long terme. Elle pourra également aider l’enfant à apprendre à mieux gérer son temps, à planifier son travail de manière plus efficace.

Amélioration de la proprioception (équilibre, conscience du corps en mouvement dans l’espace)

Grâce aux exercices de relaxation dynamique, l’enfant aura conscience de son corps par des sensations agréables.

Il améliorera sa posture, prendra conscience de son équilibre et l’espace qui l’entoure – la proprioception étant souvent altérée chez les enfants neuroatypiques. Cette maîtrise de l’espace et du temps l’aidera dans ses apprentissages.

Favoriser une meilleure qualité de sommeil

Grâce à des exercices visant à détendre mentalement le corps, et à canaliser les pensées, l’enfant se libère peu à peu des tensions corporelles et des cogitations mentales qui surviennent au moment du coucher.

Les exercices de respiration favorisent l’endormissement et les visualisations peuvent aider à limiter les réveils nocturnes.

Améliorer la confiance en soi et l’estime de soi

La sophrologie favorise la prise de conscience du corps et des sensations, ce qui renforce la perception positive de soi.

Les troubles des apprentissages peuvent créer de la frustration, l’enfant étant sans cesse comparé à ses camarades qui n’ont pas cette différence. Grâce à la sophrologie, l’enfant parviendra à mieux se connaître en prenant conscience de son trouble et en apprenant à l’accepter.

Avec la sophrologie, l’enfant va se libérer progressivement des sensations désagréables en recherchant à se détendre et se concentrer sur l’instant présent. Il lui permettra de trouver des moyens pour faire face aux difficultés de manière plus positive et constructive.

Il percevra plus finement ses points forts et ses difficultés et aura une vision plus positive de lui-même. En développant ses compétences personnelles, l’enfant a une meilleure estime de lui-même et ne se focalisera plus uniquement sur les problèmes qu’il rencontre dans son quotidien.

Peu à peu, l’enfant retrouvera confiance en lui et sa capacité à renouer avec la réussite. Il parviendra progressivement à se projeter vers un avenir plus serein, en prenant conscience de sa valeur.

Amélioration des relations sociales

La sophrologie encourage l’écoute de soi et des autres, la communication bienveillante et l’empathie.

Elle peut favoriser des relations sociales plus harmonieuses et lutter notamment contre le harcèlement scolaire. Elle apprend le respect mutuel et permet de travailler sur le « vivre ensemble ». L’enfant apprend à s’accepter et à accepter l’autre, avec ses propres différences.

Conclusion

La sophrologie s’avère donc être une approche bienveillante et efficace pour accompagner ces enfants vers un meilleur équilibre émotionnel, cognitif et comportemental.

Elle peut être utilisée en complément d’autres prises en charge, s’intégrer comme une routine quotidienne pour aider les enfants à exprimer leur plein potentiel et réussir dans leur scolarité.

Elle favorise leur épanouissement, améliore leur confiance en eux et leur bien-être émotionnel, contribuant à une meilleure qualité de vie au quotidien. Ils parviendront ainsi à faire de leur différence une force.

Sophrologue spécialisée dans l’accompagnement des enfants neuroatypiques, je peux vous proposer d’aider votre enfant dans son parcours.

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Qui suis-je ?

Je suis Caroline Pauty-Maria, sophrologue et intervenante bien-être au travail à Issy-les-Moulineaux.

J’accompagne les enfants et les adolescents neuroatypiques à mieux gérer leurs émotions et à se sentir plus en confiance pour réussir leurs apprentissages.

J’accompagne également les entreprises et leurs salariés dans une démarche de mieux-être au travail.

J’accompagne chaque personne avec bienveillance et douceur en la guidant dans son cheminement grâce à des outils concrets et adaptés à son âge et à ses besoins. Je l’aide à trouver en elle les ressources nécessaires pour se sentir mieux au quotidien.